Meryem Mouna a été déployée au Maroc en tant que conseillère juridique volontaire dans le cadre du projet « Protection des enfants, femmes et autres collectivités vulnérables (PRODEF) », mis en œuvre par le Bureau international des droits des enfants et Avocats sans frontières Canada (ASFC), grâce à l’appui financier du gouvernement du Canada accordé par l’entremise d’Affaires mondiales Canada. Meryem a ainsi été accueillie pendant un an par l’association Bayti, partenaire de l’IBCR au Maroc, qui œuvre pour la protection et la réinsertion psycho-sociale des enfants en situation difficile, et pour la défense de leurs droits.
Tout juste rentrée à Montréal après la fin de son mandat, Meryem a pris le temps de venir parler de son expérience en tant que coopérante volontaire avec le personnel de l’IBCR lundi 29 juillet dernier.
Elle a débuté sa présentation par un portrait global de la situation des droits de l’enfant au Maroc, où plusieurs problèmes persistent : mariages et grossesses précoces, tolérance envers le travail des enfants, mendicité des enfants, etc. Meryem a ensuite abordé le sujet des Centres de protection de l’enfance du pays, qui accueillent des enfants dans des situations variées (en conflit avec la loi, orphelins, etc.), et dans lesquels les conditions de vie ne sont malheureusement pas toujours optimales. Elle a insisté sur le fait que les décisions ne se prenaient pas toujours dans l’intérêt supérieur de l’enfant, pourtant l’un de ses droits les plus fondamentaux.
Au cours de son mandat, Meryem a eu l’occasion, de préparer des ateliers de sensibilisation sur les droits de l’enfant, et d’animer un atelier en français à des mineurs migrants non-accompagnés. Elle a également évoqué les moments marquants de son mandat, parmi lesquels la participation de Bayti à la Conférence continentale sur l’accès à la justice des enfants en Afrique. C’est avec émotion que la coopérante a raconté la réunion d’une mère avec sa fille grâce à l’association Bayti et leur installation en Belgique pour débuter une nouvelle vie.
Une partie du mandat de Meryem était consacrée à appuyer Bayti dans le cadre du Collectif famille d’accueil dont l’association fait partie, qui vise à lutter en faveur de l’intégration des enfants en famille d’accueil au Maroc (cliquez ici pour en apprendre plus).
Sur un plan plus personnel, Meryem a évoqué la coopération internationale et prodigué des conseils aux futurs coopérants. Elle a ainsi insisté sur l’importance de l’intégration, qui est l’étape la plus cruciale du mandat selon elle. Elle suggère d’observer le rythme de vie, les coutumes et la culture durant les premières semaines de la mission. Il faut également selon elle être à l’écoute des besoins des partenaires et ne pas hésiter à sortir un peu du cadre de son mandat. Finalement, elle conseille d’assister à des évènements et conférences pour se créer un réseau local.
La coopérante a terminé sa présentation en mettant en lumière les défis relatifs aux droits de l’enfant au Maroc. Selon elle, les efforts pour améliorer la situation doivent se concentrer sur la reconnaissance de paternité pour les enfants hors mariage, l’adoption d’une loi encadrant les familles d’accueil et l’interdiction complète des mariages impliquant des mineur.e.s.