Le Bureau facilitateur de processus de renforcement des compétences des enfants

La Journée mondiale des compétences des jeunes du 15 juillet 2024 est l’occasion pour le Bureau de mettre le focus sur le processus de recherche collaborative mené au Burkina Faso et au Sénégal par les comités aviseurs d’enfants. 

La simple volonté d’écouter les opinions des enfants ne suffit pas, c’est l’une des convictions qui sous-tend l’action du Bureau. Pour promouvoir une participation significative des enfants, il est nécessaire de créer des espaces appropriés qui accueillent et valorisent cette participation, et d’accompagner les enfants pour qu’ils.elles puissent renforcer leurs compétences et intégrer ces espaces dans les mêmes conditions que les adultes avec lesquel.le.s ils.elles partagent la table, dans une société qui est incontestablement centrée sur les adultes. 

Dans le cadre de plusieurs actions du Bureau, notamment en Afrique, nous collaborons étroitement avec des comités aviseurs d’enfants qui participent activement à nos processus décisionnels et amplifient les canaux de collaboration avec les systèmes de protection de leurs communautés. La participation des enfants vise à mieux façonner l’action de notre organisation dans la lutte contre les violences faîtes aux enfants, mais aussi à opérer un véritable changement de paradigme permettant aux enfants de jouer le rôle qui leur revient dans leur communauté et dans leur propre existence. Conscient.e.s de l’importance de créer un langage commun pour faire de ces comités une expérience de participation pleine et sécurisée, nous concevons et testons des processus visant à renforcer leurs compétences à travers l’expérimentation et l’exploration. 

Post-it des enfants du Comité Aviseur de Saint-Louis (Sénégal) lors d’une session de bilan/évaluation du processus de recherche collaborative.

Post-it des enfants du Comité Aviseur de Saint-Louis (Sénégal) lors d’une session de bilan/évaluation du processus de recherche collaborative.

L’une de nos expériences les plus récentes nous a permis de confirmer que l’implication des enfants dans des processus de recherche collaborative constitue un enrichissement intégral de leurs compétences. Les enfants des comités aviseurs de nos projets (notamment au Burkina Faso et au Sénégal) ont été accompagnés dans le développement de leurs propres processus de recherche sur les violences faîtes aux enfants dans leurs contextes de vie : ils.elles ont défini les priorités et les méthodes de leur recherche, observé leur environnement, échangé avec les acteurs clés de leur protection, collecté et analysé des données pertinentes et généré leurs propres constats   

Au terme de ces différents processus, les conclusions des enfants des comités sont claires. Mener cette recherche leur a permis d’élargir leur compréhension des violences à l’égard des enfants, en développant leur propre vision de ce phénomène, mais aussi de renforcer d’autres compétences : se sentir à l’aise pour dialoguer avec des adultes sur des questions qui les concernent ; développer des compétences sociales, interpersonnelles et de collaboration ; prendre conscience des relations de pouvoir entre les enfants et les adultes ; apprendre davantage sur la façon de se protéger (ou de protéger leurs pairs) dans des situations de violence ; interpréter de manière plus riche les informations quils.elles observent au quotidien ; et mieux comprendre les dimensions de leur propre participation à des projets plus globaux de renforcement des systèmes de protection. 

Ce processus démontre que le concept de renforcement de compétences doit aller au-delà des espaces formatifs, de l’apprentissage vertical et de l’acquisition de connaissances théoriques, dans lesquels les adultes enseignent aux enfants ce qu’ils.elles doivent savoir. Il est fondamental de dépasser cette conception rigide, pour promouvoir des formats qui permettent de mettre à profit les savoirs et les compétences que les enfants possèdent déjà, qui définissent le rôle de l’adulte comme un accompagnement et non comme un conditionnement, qui permettent aux enfants d’apprendre par l’observation et de construire leurs opinions sur des conclusions délimitées par leur propre discours, renforçant ainsi leur autonomie. 

Comme souligné par l’Assemblée générale des Nations Unies à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale des compétences des jeunes du 15 juillet 2024, ce processus démontre une fois de plus le rôle crucial des enfants en tant qu’agent.e.s de changement.