Les partenaires en première ligne pour lutter contre la traite des personnes au Honduras

Le projet pluriannuel de l’IBCR au Honduras visant à autonomiser les acteurs de changement contre la traite des personnes, en particulier des femmes et des filles au Honduras, a lancé l’année dernière un concours pour sélectionner et supporter quelques initiatives communautaires. Deux initiatives ont été retenues et ont reçu pendant quelques mois un soutien technique et financier. 

L’objectif était ici de supporter des organismes communautaires au Honduras qui luttent contre la traite des personnes qui travaillent au plus près des populations touchées par ce crime. Un appel à projets à été lancé, et un comité de sélection composé de l’Université nationale du Honduras (UNAH), la Fédération des organismes privés de développement du Honduras (FOPRIDEH), et l’IBCR ont permis de sélectionner deux projets. Ils ont ainsi bénéficié du support de l’équipe de l’IBCR ainsi que d’un apport financier. 

 

Résumé des actions menées par les deux initiatives, de mars à décembre 2021 :  

Le projet du Centre d’études féminines du Honduras : favoriser le débat communautaire pour mieux se protéger 

La traite des personnes a été analysée de façon approfondie dans six quartiers de Tegucigalpa à travers un diagnostic communautaire, qui a permis de renforcer le débat public sur la prévention au sein des communautés. 

Environ 1000 personnes, dont 74 leaders communautaires, ont participé aux actions du projet (tables rondes, ateliers de formation, foires communautaires, etc.) et connaissent désormais mieux les actions à entreprendre pour se protéger de la traite des personnes. 

 

Une pièce de théâtre intitulée « El vuelo de una monarca » (Le vol d’un Monarque) a été créée, mettant en scène les expériences de jeunes femmes liées à la traite des personnes. Présentée devant 870 personnes au cours de 10 représentations, cette pièce sensibilise aux risques, aux profils des trafiquants et à l’impact de la traite sur la vie des victimes. 

Une campagne de communication a été diffusée, autour du message « Nous sommes la patrie et nous ne sommes pas à vendre », dénonçant la vente du corps des femmes et des filles dans le contexte du développement économique national. 

CEM-H (Centre d’études féminines du Honduras) : Organisation féministe qui promeut et défend les droits humains des femmes pour une vie digne, en contribuant au projet politique émancipateur du mouvement des femmes et du mouvement féministe, par la génération de processus de transformation individuels et collectifs dans la vie des femmes, tant dans le domaine public que privé. L’organisation articule les efforts avec le mouvement social, pour éradiquer les pratiques et les pensées patriarcales, capitalistes et racistes qui déterminent l’oppression, la discrimination historique, la violence et l’appauvrissement des femmes.

Projet de l’Unité pour le développement intégral de la femme et de la famille (UDIMUF) : libérer les filles et les femmes de la traite, de la discrimination et de la violence. 

209 personnes autochtones dont 164 femmes ont été formées sur l’identification et le signalement des cas de traite. 

La campagne « Ante la trata de personas, no hacemos trato » (Nous ne faisons pas de marché avec la traite des personnes), a été diffusée pendant un mois à la télévision et à la radio hondurienne, atteignant une large audience nationale et internationale. 

L’application « Libres y poderosas » (Libres et puissantes) développée par l’UDIMUF a été mise à jour, et lancée officiellement auprès des directions d’école, de la direction départementale de l’éducation et de parents de quatre communautés : Tela, La Ceiba, Jutiapa y Arizona. Elle est destinée aux filles, et fournit des informations sur la manière d’identifier la traite et sur les personnes à qui s’adresser en cas de danger. 

UDIMUF (Unité pour le développement intégral de la femme et de la famille) : Organisation féministe qui contribue à l’amélioration de la qualité de vie des femmes ; en reconnaissant, développant et renforçant leurs capacités, en leur offrant des espaces de participation politique, de citoyenneté, de promotion, de diffusion et de plaidoyer pour garantir le droit à une vie sans violence sexiste.

 

Je pense que l’une des principales réussites du projet a été l’autonomisation des femmes dans les communautés ciblées […]. Elles partageaient l’idée générale que la traite des personnes est uniquement une affaire internationale et qu’elle ne toucherait pas nécessairement leur communauté. […] Membre d’UDIMUF

 Cette façon novatrice pour l’IBCR d’appuyer les partenaires sur place fut un franc succès. Très bon complément autres actions du projet, les deux initiatives ont notamment utilisé les guides de formations créés par le projet pour les organismes de la société civile.  

  En savoir plus sur le projet au Honduras

Pour visualiser la pièce de théâtre présenté par la CEM-H (en espagnol) 

Ce projet est rendu possible grâce au soutien financier d’Affaires mondiales Canada.

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