Depuis 2019, le Bureau International des Droits des Enfants œuvre de concert avec le Ministère du Travail et des Affaires Sociales pour un renforcement du système de protection de l’enfant en Afghanistan.
Dans le cadre de ce projet, des membres du Bureau de Montréal se sont rendus dans le pays au mois de janvier afin de mieux cerner les problématiques liées au droit de l’enfant. Une occasion pour les enfants et leurs principaux éducateurs de s’exprimer sur la question et de directement contribuer à l’élaboration de politiques touchant leurs intérêts.
Le projet Afghanistan
L’Afghanistan est un pays du Moyen-Orient secoué une série de conflits armés depuis près de trois décennies. Cette situation de violence et d’insécurité chronique menace grandement les enfants, bien que le pays ait signé la Convention Internationale des Droits de l’Enfant en 1994. L’IBCR a ainsi mis en œuvre un projet de renforcement de capacités et d’appui technique au secrétariat de protection de l’enfance, s’inscrivant dans nos interventions pour l’enfant en situation d’urgence, et pour la lutte contre les violences faites aux enfants.
Lancé en août 2019 pour une durée de neuf mois, ce projet vise le développement par le Bureau d’une Politique nationale de protection des droits de l’enfant, l’amélioration des protocoles de gestion de la protection de l’enfance pour les travailleurs sociaux, l’appui technique au personnel du Secrétariat de Protection de l’Enfant et une meilleure gestion de l’information.
Les aspirations et les préoccupations des enfants au cœur des discussions
L’IBCR a conduit en janvier un important atelier de consultation pour mieux comprendre les besoins en lien avec les droits de l’enfant des différents acteurs locaux. Celui-ci a réuni 522 personnes, dont des enfants, leurs parents, des dignitaires communautaires et religieux, des chefs d’établissements scolaires, ainsi que des représentants du Ministère afghan du Travail et des Affaires Sociales.
« Je serai heureux quand notre pays se développera, les enfants iront à l’école et pourront jouer dans un environnement sécuritaire »
« Je suis triste quand il n’y a pas d’école pour les filles, quand les filles ne sont pas autorisées à aller à l’école »
– Enfants participants à l’atelier
Durant cette activité de consultation, la question « Qu’est-ce qui vous rend heureux ? » a été posées aux enfants, à laquelle la majorité a répondu « Aller à l’école ! ». Outre l’éducation, les enfants se sont également montrés préoccupés par les mariages forcés, les violences quotidiennes dans un contexte d’instabilité sociopolitique et de conflit, ainsi que le non-respect de leurs droits fondamentaux. De leur côté, les parents et les directeurs d’école ont reconnu les améliorations en matière d’accès à l’éducation en général, mais ont déploré que la pauvreté, le manque de ressources et d’infrastructures ainsi que l’insécurité continuent à entraver l’application des droits de l’enfant dans leur globalité.
Les remarques et aspirations formulées par les différentes parties permettront à notre organisation d’élaborer une proposition de politique nationale sur la protection des droits de l’enfant prenant en compte les réalités et défis propres à l’Afghanistan. Ce document d’ampleur devrait voir le jour dans les semaines à venir et sera proposé au gouvernement afghan.