Hier, lundi 23 septembre, 16 enfants âgés de 8 à 17 ans et originaires de 12 pays, ont déposé une plainte officielle au Comité des droits de l’enfant des Nations unies pour protester contre l’inaction des gouvernements face à la crise climatique et le non-respect de leurs engagements envers la Convention relative aux droits de l’enfant (CDE).
En ratifiant cette convention il y a 30 ans, les 197 pays signataires s’engageaient à protéger les droits de tous les enfants. Tel qu’énoncé dans l’article 6, les États parties doivent assurer dans toute la mesure possible la survie et le développement de l’enfant, un rôle que les pays visés par la plainte (la France, l’Allemagne, l’Argentine, la Turquie et le Brésil), ont échoué à remplir aux yeux des jeunes activistes.
Pour démontrer leur propos, ils évoquent les effets du changement climatique sur leur propre vie : incendies à répétition, épidémies, problèmes respiratoires liés à la qualité de l’air, vie marine empoisonnée, anxiété ou même dépression à propos du présent et du futur de leur monde… Autant de phénomènes qui constituent des violations des droits de l’enfant tels qu’évoqués dans la Convention.
Il en va de la responsabilité des États d’assurer le droit de tout enfant à un niveau de vie suffisant pour permettre son développement (article 27 de la Convention), et dans l’optique où l’environnement compromet la vie, le développement, la culture et la scolarisation, et qu’il contraint aux déplacements, à l’insécurité alimentaire, à la dégradation de la santé et à l’insécurité politique, sociale ou encore économique des enfants, alors les États peuvent être tenus responsables de leurs actions, ou de leur inaction.
La plainte a été annoncée lors d’une conférence de presse organisée au siège de l’UNICEF à New York, et a pour objectif de pousser les gouvernements à agir de façon concrète pour lutter contre le réchauffement climatique au niveau mondial.
« Le changement climatique n’est pas un problème qu’un pays peut résoudre seul. Tous les pays doivent unir leurs efforts pour résoudre cette crise, car il s’agit d’un problème mondial »
Ridhima Pandey, jeune Indien de 11 ansLe Bureau international des droits des enfants salue l’initiative de ces jeunes activistes et rappelle l’importance de considérer les enfants et leur parole dans le débat public. Il est primordial que des enfants qui voient leurs droits bafoués, puissent se faire entendre au niveau national, comme sur la scène internationale, grâce notamment à des mécanismes officiels tel que celui-ci*. Par le biais de Greta Thunberg et des autres enfants militants, c’est toute une génération qui se mobilise, et dont il faut respecter la parole.
*La plainte s’inscrit dans le cadre d’un protocole facultatif de la CDE, qui permet aux enfants de faire appel directement à l’aide des Nations unies s’ils estiment que leurs droits ont été bafoués par un État.
Pour en savoir plus sur la plainte :
Crédits photos : © UNICEF/Chalasani