Coconstruire des pratiques alternatives de protection et de participation pour les adolescentes en situation d’exploitation sexuelle
Le ministère de la Justice du Québec octroie une nouvelle subvention au Bureau international des droits des enfants
Montréal, le 26 septembre 2024 – Le 24 mai dernier, le ministre de la Justice et procureur général du Québec, M. Simon Jolin-Barrette, a annoncé l’octroi de près de 1,1 million de dollars pour la réalisation de 13 projets visant à mieux accompagner les personnes victimes d’infractions criminelles au Québec. Le Bureau international des droits des enfants (IBCR) a été sélectionné pour la mise en oeuvre du projet « Partir de nous : autonomisation des adolescentes en situation d’exploitation sexuelle », en partenariat avec l’Université du Québec en Outaouais (UQO).
Partir de Nous, tel est le nom donné au projet, signifiant l’incontournable participation des adolescentes en situation d’exploitation sexuelle aux décisions qui les concernent et à la définition des services qu’elles reçoivent. Cette initiative repose sur un développement collaboratif entre les adolescentes et les adultes intervenants auprès des adolescentes placées en centre de réadaptation pour jeunes en difficulté d’adaptation (CRJDA), pour coconstruire des outils d’information et formation.
Le projet part de deux constats : le manque criant de formations qui intègrent la singularité des expériences, des parcours et des réalités des filles en situation d’exploitation sexuelle et la sousreprésentation de ces filles dans l’élaboration et la prise de décisions en ce qui concerne leur propre protection. En répondant à ces enjeux, Partir de Nous crée un environnement où les adolescentes peuvent s’exprimer, créer entre pairs et s’autonomiser, afin de poser les bases pour le développement sur le long terme de pratiques alternatives de participation et de protection.
« Ce projet répond à deux des recommandations du rapport de la Commission spéciale sur l’exploitation sexuelle des mineurs : créer des programmes d’éducation à la sexualité adaptés directement aux jeunes en centre jeunesse (recommandation 15) et bonifier la formation initiale ainsi que la formation continue des intervenantes et des intervenants susceptibles d’être impliqués dans les dossiers d’exploitation sexuelle des mineurs (recommandation 22). Au-delà de ça, le projet contribue surtout à créer des environnements à l’écoute des adolescentes, dans lesquels elles se sentent en mesure de prendre leur place, en facilitant des espaces d’échanges avec leurs intervenant.e.s et avec d’autres filles en situation d’exploitation sexuelle, et en développant des outils de formation à leur image. » explique Martin Causin, Directeur Général du Bureau international des droits des enfants.
La rectrice de l’Université du Québec en Outaouais, Murielle Laberge est particulièrement fière de voir la professeure Vicky Lafantaisie associée à cet important projet pour faire avancer les recherches et les travaux entourant la protection de l’enfance.
« L’UQO est résolument engagée depuis des années pour lutter contre les violences à caractère sexuelles sous toutes ses formes et ce nouveau partenariat avec le Bureau international des droits des enfants est un engagement vers d’importants changements ».
Une subvention pour accompagner les personnes victimes d’infractions criminelles
Le projet s’inscrit dans le cadre du «Programme de subventions pour favoriser la recherche, l’information, la sensibilisation et la formation en matière d’aide aux personnes victimes d’infractions criminelles», lequel vise à favoriser la recherche et le développement des meilleures pratiques en matière d’accompagnement des personnes victimes. Ceci sera réalisé notamment par le développement de formations mieux adaptées à leurs réalités et à leurs besoins. Son financement provient du Fonds d’aide aux victimes d’actes criminels (FAVAC).