Du 26 au 30 octobre dernier, soixante-dix expertes et experts internationaux du domaine de la protection des droits de l’enfant et de la justice pour enfants se sont réunis virtuellement et physiquement afin d’identifier et de valider les compétences-clés que toute personne agissant auprès d’enfants privés de liberté devrait maîtriser pour les protéger.
Il y a un an tout juste, nous fêtions le 30e anniversaire de la Convention relative aux droits de l’enfant (CDE), qui stipule que la détention des enfants doit être évitée au maximum car elle va à l’encontre de leurs droits les plus fondamentaux. Malgré cela, plus de sept millions d’enfants sont toujours privés de liberté dans le monde selon l’Étude mondiale sur les enfants privés de liberté. Publiée en 2019 par l’Organisation des Nations Unies, cette étude a mis en relief la nécessité d’un effort collectif pour mettre en place des pratiques plus sensibles aux droits, aux besoins et aux particularités des enfants privés de liberté.
C’est dans cette optique que le Bureau international des droits des enfants, avec l’appui de l’Organisation international de la Francophonie, a mis sur pied un atelier de plusieurs jours afin de définir les compétences-clés à privilégier pour interagir avec des enfants privés de liberté. Spécialistes des droits et de la protection des enfants et personnes travaillant dans les milieux de détention ont ainsi pu approfondir les aspects méconnus de la privation de liberté pour dégager ces compétences-clés. Ce processus a par ailleurs permis d’échanger davantage sur les métiers qui œuvrent auprès des enfants privés de liberté et sur la façon de professionnaliser leurs interventions, et de partager les pratiques prometteuses en ce qui concerne les mesures alternatives à la détention.
La pandémie actuelle nous a poussé à revoir le format de cet atelier. De rencontre physique à Montréal, il est devenu hybride : tandis que la majorité des échanges s’est déroulée sur des plateformes numériques, plusieurs rencontres ont pu se faire en physique dans nos bureaux de Ouagadougou, au Burkina Faso. Ce format inédit a permis des échanges riches et fluides malgré la situation, et nous tenons à remercier toutes les personnes participantes pour leur adaptabilité et leur mobilisation sans faille.
« La mise en place de ces compétences-clés permettra d’harmoniser la prise en charge des enfants privés de liberté au niveau mondial. C’est une première dans notre domaine. »
Issoufou Alkassoum , Directeur des alternatives à l’incarcération et de la réinsertion, NigerL’atelier en chiffre :Montreéal
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70 participants
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3 langues (français, anglais, espagnol)
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38 pays
L’atelier m’a poussé à réfléchir sur le « visage humain » des structures et des systèmes et, par conséquent, sur l’importance de définir les compétences essentielles des ressources humaines travaillant dans les milieux ou les enfants sont privés de liberté. L’atelier m’a également aidé à voir clairement la nécessité d’une approche intersectorielle pour améliorer les systèmes de protection des enfants, et cela s’est manifesté de manière visible dans les profils des experts invités à contribuer à la consultation.
Daniela Baro, Child Protection, UNICEF Regional Office for West and Central AfricaUn rapport compilant les compétences-clés du personnel travaillant auprès des enfants privés de liberté sera dévoilé dans les prochaines semaines. Il sera disponible en français, en anglais et en espagnol.
Pour en savoir plus sur notre approche par compétences-clés
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