RDC – Le 29 octobre 2025, à Kinshasa, le Bureau international des droits des enfants (IBCR), en partenariat avec le Gouvernement de la République démocratique du Congo et avec l’appui d’Affaires mondiales Canada, a présenté les résultats de son État des lieux du système national de protection de l’enfant, ainsi que des recommandations politiques coconstruites avec les acteurs congolais. 

En présence de Son Excellence Madame Micheline Ombae Kalama, Ministre du Genre, de la Famille et de l’Enfant, cet événement a réuni les principales parties prenantes institutionnelles, de la société civile et des agences internationales engagées dans la protection de l’enfant en RDC. Il a marqué une étape clé du projet « Renforcer le système de protection de l’enfant en RDC », en établissant le lien entre analyse approfondie du système et formulation de recommandations concrètes. 

Une étude rigoureuse et participative 

Menée entre 2022 et 2024, l’étude constitue un diagnostic inédit et global du système congolais de protection de l’enfant. Elle repose sur un processus participatif de grande ampleur, incluant la consultation de plus de 1 000 acteurs de la protection de l’enfant et de 70 enfants en situation de vulnérabilité, à travers des entretiens, groupes de discussion et ateliers organisés à Kinshasa, Matadi et Lubumbashi. 

Dans la continuité de l’initiative Batela Mwana (2015–2020), l’IBCR a souhaité consolider les acquis existants en élargissant l’analyse au rôle d’acteurs parfois moins visibles, mais déterminants, dans la protection des enfants. Comme le souligne Julie Dénommée, Directrice générale de l’IBCR : « Il était logique pour l’IBCR de poursuivre son engagement en ciblant cette fois le rôle d’acteurs “insoupçonnés” de la protection des enfants en RDC.» 

L’État des lieux met ainsi en lumière les forces, les défis et les opportunités du dispositif national, tout en proposant une lecture intégrée des interactions entre acteurs dits «classiques» (justice, éducation, santé, travail social) et secteurs moins conventionnels tels que le travail, le tourisme, les transports ou encore la détention. 

Un espace de dialogue et de coconstruction 

Au-delà de la restitution du rapport, la rencontre du 29 octobre a été conçue comme un espace de dialogue, de réflexion collective et d’engagement commun. Les personnes participantes (représentant.e.s des institutions étatiques, de la société civile ou encore d’organisations internationales) ont formulé leurs propositions d’actions. Ces contributions traduisent une conviction partagée : la protection de l’enfant est une responsabilité collective qui exige coordination, compétences renforcées et engagement durable. 

Comme l’a rappelé Mahamadi Oubda, Représentant pays de l’IBCR en RDC : 

« En élargissant la mobilisation à des secteurs aussi variés que la détention, le tourisme ou les transports, nous réaffirmons notre détermination à poursuivre ce travail collectivement, à partir d’une vision commune des forces et des opportunités existantes. » 

Cinq chantiers prioritaires pour renforcer le système 

Les recommandations formulées par les acteurs nationaux et provinciaux s’articulent autour de cinq axes structurants pour l’avenir du système congolais de protection de l’enfant : 

• une coordination intersectorielle mieux structurée ; 

• le renforcement des capacités professionnelles à tous les niveaux ; 

• l’adoption et la mise en œuvre effective d’une Politique nationale de l’Enfant ; 

• une participation réelle et significative des enfants aux processus décisionnels ; 

• une communication mobilisatrice en faveur des droits de l’enfant. 

La mise en œuvre de ces recommandations constitue un levier essentiel pour garantir à chaque enfant un environnement protecteur, propice à son développement et au plein exercice de ses droits.