La vie à Bayti: les premières impressions de notre coopérante juridique au Maroc

L’auteure, Meryem Mouna, est actuellement déployée au Maroc en tant que Conseillère juridique, dans le cadre du projet «Protection des enfants, femmes et autres collectivités vulnérables (PRODEF)», mis en œuvre par le Bureau international des droits des enfants et Avocats sans frontières Canada (ASFC), grâce à l’appui financier du gouvernement du Canada accordé par l’entremise d’Affaires mondiales Canada. Son mandat consiste à appuyer l’organisation Bayti.

Après avoir complété un stage auprès du Bureau International des Droits des Enfants, j’étais résolue à me consacrer à la protection des plus vulnérables. Il m’a alors été confié un mandat de Coopérante juridique au Maroc, auprès de l’association Bayti, qui œuvre auprès des enfants en situation difficile. Cela fait donc un mois que je me suis installée dans un quartier situé en banlieue de Casablanca, où les bidonvilles côtoient de modestes villas.

Notre bureau est adjacent au lieu de vie des enfants recueillis par l’association. Ainsi, je croise au cours de mes journées des enfants bien vêtus, toujours nettes, polis. Dans le réfectoire où est affiché un menu équilibré, les enfants se faufilent dans la cuisine pour amadouer les cuisinières, afin d’obtenir une collation supplémentaire. Durant les repas, tant les filles que les garçons servent et desservent la table, et de ce fait même, sont sensibilisés au principe de l’égalité de genre. En méditant sur le sort de ces enfants, j’ai toujours l’impression qu’ils sont choyés par leurs parents, alors qu’il s’agit d’enfants recueillis par Bayti, et qui portent déjà les cicatrices de la vie.

Quant à mes tâches professionnelles, il m’a été donné l’occasion de rencontrer plusieurs associations œuvrant dans la protection de l’enfance, notamment ceux résolus à faire adopter un Projet de loi encadrant la famille d’accueil. Ce dispositif viserait à offrir une alternative aux institutions telles que Bayti, et ainsi fournir une protection de remplacement de type familiale, davantage propice au développement psycho-affectif des enfants. Après une rencontre fructueuse avec les membres du Collectif famille d’accueil, nous sommes en voie de finaliser notre Charte et débutons l’élaboration du plan d’action de notre plaidoyer. Étant la seule juriste, j’espère sincèrement être à la hauteur…

Mes premières impressions se sont confirmées et je suis honorée de compter parmi les membres de cette association. En effet, Bayti est une institution qui ressemble à s’y méprendre à une grande famille d’accueil !