
Montréal, le 24 septembre 2025 – Alors que se tient l’Assemblée générale des Nations Unies et que les chef.fe.s d’État se succèdent à la tribune, l’IBCR s’inquiète des menaces qui pèsent sur les droits de l’enfant, leur légitimité et leur gouvernance mondiale.
En phase avec une tendance de fond qui remet en question les droits humains, on observe une inquiétante mise à mal de l’écosystème de défense et de promotion des droits de l’enfant. Les signes de désengagement des États envers les droits des enfants vivant sur leur territoire se multiplient : coupes dans les services éducatifs, sociaux et de santé, tendance à la criminalisation des enfants et des jeunes, reculs dans la lutte contre la traite, l’exploitation sexuelle et le travail forcé des enfants, etc.
Or, les droits de l’enfant ne sont pas optionnels. La Convention relative aux droits de l’enfant (CDE) est contraignante et les 196 États l’ayant ratifiée se sont engagés à mettre en œuvre l’ensemble des principes et des droits qui y figurent. Mais, 35 ans après son adoption, le fossé entre le texte et la réalité ne cesse de se creuser, comme l’a souligné en mars 2025 le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme.
La crise politique et financière du système multilatéral des Nations Unies paralyse aujourd’hui le Comité des droits de l’enfant, organe chargé de veiller au respect de la CDE et de ses protocoles facultatifs. Depuis mai 2024, les sessions des 18 expert.e.s indépendant.e.s sont annulées ou reportées, compromettant sa capacité de surveillance.
Dans une lettre ouverte signée par des acteurs des quatre coins du globe, l’organisation non gouvernementale Child Rights Connect, pointe très justement ces menaces qui pèsent de manière concrète sur le respect des droits de l’enfant et leur mise en œuvre. L’IBCR partage cette préoccupation et rappelle qu’aux côtés des Représentantes spéciales sur la question de l’exploitation sexuelle, de la violence et des enfants dans les conflits armés, le Comité des droits de l’enfant est indispensable pour garantir un monde où les droits de l’enfant sont une réalité.
Alors que viennent de s’ouvrir les débats à l’Assemblée générale des Nations Unies, l’IBCR rappelle que défendre le Comité des droits de l’enfant, c’est reconnaître les enfants comme titulaires de droits. C’est aussi leur assurer la place qui leur revient. Nous appelons tous les gouvernements à garantir les ressources, l’indépendance et la pérennité de cette institution.
Organisation fondée en 1994, ayant son siège social à Montréal (Canada) et actuellement active dans une quinzaine de pays, le Bureau international des droits des enfants (IBCR) s’engage pour un monde dans lequel les droits de l’enfant sont une réalité, en se concentrant sur les enfants qui font face à plus d’obstacles pour y arriver. Sa mission est de transformer la place de ces enfants dans nos sociétés et de renforcer les systèmes de protection de l’enfant et de justice.