Une semaine riche en formation avec l’association des femmes juristes de Côte d’Ivoire

L’auteure, Karina Fauteux, est conseillère juridique volontaire déployée en Côte d’Ivoire dans le cadre du projet « Protection des enfants, femmes et autres collectivités en situation vulnérable» (PRODEF). Ce projet est mis en œuvre par Avocats sans frontières Canada (ASFC) et le Bureau international des droits des enfants (IBCR), grâce à l’appui financier d’Affaires mondiales Canada.

La semaine du 8 mars au 15 mars 2019 a été bien occupée pour la Clinique juridique de San Pedro ainsi que pour la coopérante de l’IBCR, Karina Fauteux. Les activités ont impliqué plusieurs structures de la ville et concerné divers domaines de droit.

Le 8 mars était la Journée internationale des droits des femmes. Depuis plus de 40 ans, cette journée est utilisée pour rappeler les luttes et les avancées en matière de droits des femmes, mais aussi les défis et les iniquités qui subsistent toujours au sein de nos sociétés. San Pedro n’a pas échappé aux célébrations de cette journée symbolique. La Clinique juridique a assisté au défilé des diverses structures implantées dans la ville portuaire et ses alentours qui militent tous les jours pour l’amélioration des conditions de  la gent féminine.

À la suite de cette procession, la coopérante et deux de ses collègues se sont rendues dans une société de transformation du cacao pour y dresser un portrait de la situation mondiale et y faire une présentation sur les droits des femmes. Ayant constaté un décalage entre les croyances admises sur la Journée internationale de la femme au sein de leur société et les réels motifs de la célébration, les responsables de l’entreprise avaient sollicité l’expertise de la Clinique juridique pour remettre les choses en perspective. Ainsi, les intervenants ont soulevé des iniquités entre les hommes et femmes dans plusieurs sphères de la vie et y ont rattaché les droits revendiqués par les conventions pour l’élimination des discriminations faites envers les femmes.

La semaine s’est terminée avec une communication organisée par une association de protection des consommateurs sur le droit à l’eau potable et les mécanismes de protection. Le panel était composé de la représentante du préfet de la région, du secrétaire général de la communauté portuaire, de la Clinique juridique de San Pedro, du Directeur régional de l’Hydraulique et de la SODECI (Société de distribution d’Eau de Côte d’Ivoire). Les membres de la Clinique juridique avaient été invités à l’évènement pour que l’audience puisse profiter de leurs connaissances en matière de recours judiciaires afin que les usagers mécontents du service fourni par la compagnie chargée de la distribution d’eau en Côte d’Ivoire puissent connaitre leurs options. Plusieurs personnes ont soulevé des préoccupations à l’égard des branchements en attente, de la qualité de l’eau à certaines occasions et de l’efficacité des compteurs. Les consommateurs ont apprécié d’avoir la possibilité de s’adresser à tous les intervenants en même temps leur permettant ainsi de trouver des réponses à leurs questionnements rapidement.

Ensuite, le mercredi 13 mars, la Clinique juridique de San Pedro s’est rendue dans un centre de soins de santé du quartier le Bardot pour dispenser des informations sur les droits et les devoirs des agents sanitaires œuvrant dans le domaine public. Ainsi, la coopérante et trois de ses collègues ont mis au point une étude de cas qui relatait certaines problématiques que rencontrent normalement les agents du secteur de la santé publique. La communication concernait donc le consentement des patients, le secret professionnel, la responsabilité médicale pour faute, les accidents de travail ainsi que le droit de grève. Les agents sanitaires présents ont montré beaucoup d’intérêts pour la présentation de la Clinique juridique.

Par conséquent, la semaine a été riche en renforcement des capacités tant pour les acteurs sociaux présents aux divers évènements que pour les intervenants de la Clinique juridique et la coopérante de San Pedro. Tous ont pu approfondir leurs connaissances sur les droits des femmes, le droit médical, le droit de la fonction publique, le droit du travail, le droit de l’environnement et le droit des ­­consommateurs.