Le Bureau a été invité à jouer un rôle majeur dans le cadre du Sommet international sur la protection de l’enfant dans l’industrie du tourisme et du voyage, qui s’est déroulé les 6 et 7 juin à Bogota en Colombie. Réunissant plus de 500 participants provenant des gouvernements, des entreprises privées et de la société civile de 100 pays, le Sommet a permis de faire le point sur les mesures de suivi prises depuis le lancement de l’Etude mondiale sur l’exploitation sexuelle des enfants dans l’industrie du tourisme et du voyage en mai 2016. Le Bureau avait contribué à la production de cette étude et à ses nombreux lancements à travers le monde.
La présidente du conseil d’administration de l’IBCR, Mme Najat M’Jid a réalisé l’allocation principale en ouverture de l’atelier. Elle a ainsi insisté sur le fait que les acteurs impliqués dans la lutte contre ce phénomène devaient redoubler d’ardeur, puisque l’exploitation sexuelle des enfants dans l’industrie du tourisme et du voyage est loin de s’estomper, au contraire. Dans un atelier subséquent, le directeur général du Bureau, a présenté l’expérience du Bureau dans l’implication du secteur informel pour mieux lutter contre le tourisme sexuel, en prenant l’exemple du Costa Rica.
Par ailleurs, dans la cadre de l’Assemblée générale d’ECPAT International qui se tenait en marge du Sommet, le directeur général a été invité à animer un atelier portant sur les liens entre l’exploitation sexuelle des enfants et les crises humanitaires. Les témoignages de partenaires œuvrant directement avec des victimes d’exploitation sexuelle ont permis de mieux cerner les liens entre ces enjeux. Le fait que les mariages précoces ou forcés soient en hausse sur le territoire Palestinien occupé est directement lié à l’impact des conflits et de la violence armés sur les familles qui cherchent à « placer » leurs enfants le plus rapidement possible dans des unions préjudiciables. Le parcours d’enfants victimes d’exploitation sexuelle par le personnel humanitaire et les forces des opérations de maintien de la paix bilatérales ou onusiennes en République centrafricaine démontre également ce lien étroit entre les violences sexuelles et les conflits armés. La trajectoire d’enfants non-accompagnés syriens vivant dans les rues d’Athènes en Grèce et qui font maintenant partie de réseaux de prostitution de garçons, est une autre manifestation du facteur aggravant que constituent les situations d’urgence sur les réseaux d’exploitation sexuelle. Le partenaire du Bureau au Maroc, Bayti, a présenté en ce sens, le parcours parsemé de violences et d’exploitation, notamment au plan sexuel, qui poussent des garçons et des filles de la République démocratique du Congo à quitter les violences de leurs communautés pour traverser le continent africain dans l’espoir de se rendre en Europe pour un avenir meilleur.
Le directeur général de l’IBCR a également animé un atelier de travail pour faire ressortir les prochaines actions qui devraient être entreprises pour agir contre l’exploitation sexuelle d’enfants touchés par les conflits armés et les situations d’urgence. Parmi ces actions, ont été évoquées la création de communautés de pratiques internationales entre organisations travaillant directement auprès des victimes, le besoin de mieux documenter les liens complexes qui accroissent l’exploitation sexuelle des enfants lors de crises humanitaires, ou encore l’importance d’accroître le plaidoyer à l’échelle internationale pour que cesse l’impunité des personnes d’autorité impliquées dans l’exploitation sexuelle.
Enfin, la vice-présidente du conseil d’administration, Mme André Quérol, a partagé l’expérience de CHS Alternativo Péru, un organisme partenaire du Bureau dans le cadre de la coopération volontaire, en ce qui a trait à la participation de l’enfant dans les mécanismes de surveillance et de communication de l’information, notamment auprès du Comité des droits de l’enfant. CHS a pu faire participer des enfants victimes d’exploitation sexuelle dans cet exercice et en faire une expérience valorisante et importante dans le parcours de réhabilitation et de rétablissement de ces enfants.