Depuis plusieurs années, le Bureau prend part à l’appel conjoint d’organisations internationales de protection de l’enfant pour demander au Secrétaire Général des Nations Unies de publier une liste complète et exacte des auteurs de violation grave des droits de l’enfant dans les conflits armés. Étant donné que rien ne change malgré nos appels répétés, nous nous voyons contraints de poursuivre notre action.
Tous les ans, le Secrétaire général des Nations Unies publie un rapport sur la situation des enfants dans les conflits armés. En annexe de ce rapport sont listées toutes les parties prenantes des conflits en cours identifiées comme auteurs de violations grave à l’encontre des droits de l’enfant. Cette liste devrait être, selon les critères mêmes des Nations Unies, déterminée selon des éléments probants et reflétant fidèlement les données recueillies et vérifiées dans les zones en question par le mécanisme de surveillance et de communication de l’information de l’ONU (en savoir plus ici).
Cependant, cela fait des années que nous observons que non seulement toutes les parties responsables de violations graves n’apparaissent pas dans cette liste, mais certaines en sont également retirées sans répondre aux conditions nécessaires, à savoir « qu’il existe des informations vérifiées par les Nations unies indiquant qu’elle a cessé de commettre toutes les violations graves à l’égard des enfants pour lesquelles elle figure sur la liste […] pendant une période d’au moins un cycle de collecte d’informations » (critère fixé par le rapport annuel de 2010, A/64/742-S/2010/181, para. 178).
Ainsi, dans les annexes du rapport de l’an dernier, la coalition dirigée par l’Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis et les Tatmadaw (forces armés birmanes) ont été retirés de la liste des auteurs de violations grave, alors même que les Nations Unies avaient récolté des données prouvant leur culpabilité. Comme indiqué dans le récent rapport du Secrétaire général sur la situation des enfants et des conflits armés en Birmanie, les Nations unies ont vérifié le recrutement et l’utilisation de 302 garçons par les Tatmadaw au cours du seul premier semestre 2020 (S/2020/1243, paragraphes 27 et 30), et des dizaines d’enfants ont été tués et mutilés par la coalition au Yémen en 2020.
Comment peut-on espérer faire changer les choses si ces auteurs de violations graves ne sont pas inquiétés outre mesure ? Le Secrétaire général des Nations Unies doit cesser de politiser son rapport, et publier la liste complète et exacte des coupables, organisations comme gouvernements, et ne pas les en retirer tant que de réels changements ne soient observés.
Lire la lettre complète (en Anglais)
Signataires de la lettre :
1. Amnesty International
2. Cairo Institute for Human Rights Studies
3. CARE
4. Center for Civilians in Conflict (CIVIC)
5. Child Rights International Network (CRIN)
6. Dallaire Institute for Children, Peace, and Security
7. Defence for Children International (DCI)
8. Freedom Forward
9. Global Centre for the Responsibility to Protect
10. Global Justice Center
11. Human Rights Watch
12. International Bureau for Children’s Rights
13. International Rescue Committee
14. Mwatana for Human Rights
15. Save the Children
16. Watchlist on Children and Armed Conflict
17. Women’s Refugee Commission
18. World Vision International