Journée internationale des droits des femmes à l’IBCR : Nous sommes la génération Égalité pour les droits de l’enfant

Afin de célébrer la journée internationale des droits des femmes, nous avons souhaité mettre à l’honneur les femmes de notre équipe qui chaque jour participent par leur travail à la défense et la promotion des droits de l’enfant. Ces femmes fortes, aux parcours professionnels pluriels et issues d’horizons variés, incarnent la diversité de l’IBCR.  

Puisque le thème de ce 8 mars 2020 était « Je suis la génération Égalité », un sujet qui nous tient à cœur au Bureau, nous avons souligné l’implication de ces femmes dans la lutte constante qu’est celle de l’égalité des genres, en partageant le portrait de quelques unes d’entre elles et leurs paroles sur nos réseaux sociaux tout au long de cette semaine.

Nous leur avons posé trois questions :

  • Quel est votre rôle au sein de l’IBCR ?
  • Nous fêtons cette année le 25ème anniversaire de la Déclaration et du Programme d’Action de Beijing qui promeut l’égalité du genre et l’autonomisation des femmes et des filles partout dans le monde, à vos yeux, des progrès ont-ils été faits à ce sujet dans votre pays d’origine ? Si oui, quels sont-ils ?
  • Au regard de votre parcours, quel message délivreriez-vous à la jeune fille que vous étiez ?

Chacune d’entre elles nous a fait part de ses perceptions concernant l’évolution des droits des femmes et des filles dans nos sociétés actuelles et ce notamment dans leurs pays d’origine.

Découvrez ci-dessous l’ensemble des témoignages des employées passionnées du Bureau !

Cécile Bettega

  • Je suis coordinatrice des communications et de la mobilisation du public.
  • J’ai l’impression que les choses sont en train de bouger en France, il y a une prise de conscience des inégalités qui touchent les femmes et les filles, jusque dans la vie quotidienne. Même s’il reste beaucoup à faire, il y a une libération de la parole depuis quelques années qui permet d’aborder de vrais problèmes sociétaux, tels que le harcèlement de rue, les violences sexuelles, familiales ou conjugales ou encore le sexisme ordinaire, qui restent très présent dans la société française, très paternaliste et machiste. J’espère que ce mouvement se poursuivra et mènera à une vraie égalité des genres en France, mais je pense que nous sommes sur le bon chemin et que les générations de dirigeantes et dirigeants à venir seront très engagées sur ce sujet, en tout cas j’y crois !
  • Je lui dirais de croire en son intuition, toujours, et de toujours se battre pour ce en quoi elle croit et pense juste. 

Dionne Marsans

  • Je suis chargée d’appui aux Finances, du bureau de Montréal.
  • À Cuba, dans mon pays d’origine, il n’y a quasiment pas de discrimination salariale ou de différence d’accès à l’éducation entre les femmes et les hommes. Par contre au niveau des violences domestiques il reste un très long chemin à parcourir car aucune loi ne nous protège.
  • La même chose que je répète à ma fille de 8 ans tous les jours et que ma mère m’avait dit : tu es capable de faire tout ce que tu veux, ne te laisse jamais maltraiter verbalement et physiquement par personne, jamais. Si un homme t’aime, il t’aime pour ce que tu es et ne va jamais te demander de changer pour lui faire plaisir.

Julie Dénommée

  • Je suis la coordonnatrice « Suivi, évaluation, apprentissage et redevabilité ».
  • Lorsque je voyage, je suis souvent surprise de constater que je viens d’une société où être femme ne m’a jamais semblé une barrière à ce que je voulais accomplir. Et pourtant, ces dernières années, je sens un retour du balancier où les droits des femmes, surtout de certaines femmes, sont de plus en plus menacés.
  • Je lui dirais de continuer à croire en ses capacités et en ses objectifs, d’oser prendre la parole et de ne pas s’en laisser imposer.

 


Linda Tremblay

  • Je suis chargée d’expertise en violence et enfants.
  • Oui il y a eu des progrès, particulièrement en ce qui concerne les violences, notamment en Amérique latine. La troisième génération de lois à ce sujet est arrivée au Pérou. Je ne dirai pas qu’il y a moins de violence, mais il y a moins de violence cachée. Les femmes restent moins longtemps dans des relations de violences toxiques. Au Québec, cela faisait un certain temps que nous étions sur notre lancée. Il y a eu des plans contre la violence sexuelle et conjugale, notamment des plans ministériels qui ont permis des avancées et de meilleurs financements. Les mouvements féministes sont aujourd’hui extrêmement bien organisés. Cependant, au Québec, il n’y a aucune loi contre les violences conjugales alors qu’en Amérique latine, celle-ci existe depuis 1995. Globalement, depuis le Programme d’Action de Beijing, je dirai que des progrès ont eu lieu concernant le droit des femmes et des filles partout dans le monde. La problématique commune dans tous les pays reste que la grande majorité des femmes ne peuvent et ne veulent pas dénoncer les violences qu’elles subissent. Quand c’est le cas, le traitement de leur plainte n’est pas le bon, on les re-victimise à nouveau la plupart du temps.
  • Sois patiente, c’est une lutte à long terme de tous les instants qui demande une vigilance constante. En effet, cela fait maintenant 40 ans que je milite pour la défense des femmes et filles victimes de violences et que je continue de militer pour ça. Il y a des avancées et des reculs, mais ce n’est pas quelque chose qui peut se régler comme ça. Il faut être patiente et célébrer chaque petite victoire.

Lorena Mayén

  • Je suis experte en travail social sur la traite des personnes à notre bureau satellite du Honduras.
  • À la lumière du programme d’action de Pékin au Honduras, de multiples progrès ont eu lieu. En effet, nous avons renforcé le cadre juridique qui garantit les droits des femmes et une politique nationale de la femme a été définie. Elle se traduit par différents plans d’action et, à ce jour, nous élaborons le troisième plan PIEG (Programme pour l’égalité et l’équité entre les sexes). Ainsi, des lois contre la violence domestique et pour l’égalité des chances ont été adoptées et l’Institut national de la femme a été créé. De plus, l’inégalité d’accès à l’éducation a été réduit, notamment grâce à la mise en place du troisième cycle d’enseignement de base, et l’analphabétisme des femmes est passé de 34,7% à 19,8%. Néanmoins, de nombreux défis à relever, comme la réduction de la violence sexiste et des taux élevés de féminicides et la poursuite de lutte pour l’autonomie économique des femmes.
  • Je lui dirais, félicitations, tu as atteint tes objectifs ! Continue à travailler pour le bien commun, tu t’en sors très bien !

Patricia Hajjali

  • Je suis adjointe à la direction générale.
  • Bien qu’il y ait eu des avancées sur la condition des femmes au Liban, beaucoup reste à faire en termes de législation et de perception. Dans certains textes législateurs les Libanaises sont encore considérées comme économiquement et socialement dépendantes de leur mari. De plus, le système confessionnel fait en sorte que les législations changent d’un tribunal religieux à un autre. Je reste toutefois optimiste, car les femmes sont au front de la révolution libanaise depuis le 21 octobre 2019.
  • Si j’avais un message à délivrer à la jeune fille que j’étais , il suivrait comme suit : «  Quand tu seras grande, tu te vas te rendre compte de la chance que tu as de grandir entourée de femmes tout aussi différentes les unes des autres, mais ô combien fortes. Elles vont toutes te marquer d’une manière ou d’une autre et feront de toi la femme que tu es aujourd’hui ». 

Senia Andino

  • Je suis experte juridique à notre bureau satellite du Honduras.
  • Les progrès concernant la participation des femmes restent minimes. En effet, même si les femmes s’allient et unissent leur voix pour réclamer leurs droits, la plupart des groupes qu’elles forment sont signalés et remis en question. Au Congrès National du Honduras, la participation des femmes reste très faible mais aujourd’hui, elle est tout de même visible. Il y a quelques années on y voyait seulement des hommes. La coopération extérieure a certes mis en œuvre des projets visant à une prise en compte de l’approche du genre cependant les taux de violences contre les femmes ont augmenté.
  • Tu es une femme, synonyme de grande valeur. Tu es capable, respectable, forte et non le sexe faible. Ce sera difficile, mais tu réussiras parce que tu es femme. Tu pourrais penser que tu ne mérites pas ton succès, que ce devrait être à quelqu’un d’autre d’accomplir de grandes choses mais tu mérites tout. Tu en vaux la peine.