Un événement historique s’est tenu ce mardi 12 février dans la Juridiction spéciale pour la paix (JEP) de Colombie. À l’occasion de la Journée des mains rouges et 17 ans après l’entrée en vigueur du Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant, sur l’implication d’enfants dans les conflits armés, la Coalition contre l’association des enfants aux conflits armés (COALICO) a remis officiellement son rapport « Enfance violée, les filles, les garçons et les adolescent(e)s dans la guerre » aux magistrats de la Salle de la Reconnaissance de la JEP.

Ce rapport cherche à fournir des éléments objectifs et solides devant mener à la reconnaissance de la responsabilité des faits, à la contribution à la pleine vérité et au rejet sans équivoque de toute implication directe ou indirecte des filles, des garçons et des adolescents dans les conflits armés. Il vise également à apporter des données pouvant contribuer à la réparation des préjudices subits et à la mise en oeuvre de garanties de non-répétition pour des générations de jeunes dont l’enfance a été et continue d’être brisée par le conflit armé en Colombie. 

L’IBCR présent à l’événement dans le cadre du programme de coopération volontaire PRODEF, a pu écouter le vibrant témoignage et plaidoyer de Yenny Yurany Londoño, membre du groupe de jeunes consultés dans ce rapport, sur la nécessité pour l’Etat de s’engager à mettre en oeuvre une juridiction de la vérité pour les filles et les garçons victimes du conflit armé, et sur l’importance capitale de la restauration et de la garantie des droits des victimes.

Après la remise officielle du rapport aux magistrats présents, les participants ont été invités à rédiger des messages forts en faveur de la cessation immédiate de l’utilisation et du recrutement d’enfants dans les conflits armés. Un instant symbolique pour clôturer un événement qui restera marqué dans l’histoire de la reconnaissance de l’intérêt supérieur de l’enfant en Colombie.