Il faut permettre aux enfants de prendre part à la lutte contre l’exploitation sexuelle des mineurs au Québec

Hier, jeudi 3 décembre, la Commission spéciale sur l’exploitation sexuelle des mineurs rendait son rapport après 18 mois de travail et d’enquête sur la situation au Québec. Malheureusement, les constats accablants de l’Étude mondiale sur l’exploitation sexuelle des enfants dans l’industrie du tourisme du voyage (2016) se vérifient encore aujourd’hui : le Québec reste à ce jour considéré comme « la plaque tournante de l’exploitation des mineurs » de l’Amérique du Nord. Un constat inacceptable, au regard de l’impact de l’exploitation sexuelle sur la santé, la sécurité et le développement des enfants.

L’IBCR salue la mobilisation de la commission pour mettre un terme à ce fléau, et soutient l’engagement du gouvernement à faire de la lutte contre l’exploitation sexuelle des enfants une priorité nationale. Les populations doivent en effet être mieux outillées pour prévenir et agir. Les responsables et les complices de ces crimes doivent être traduits en justice. Les victimes doivent être mieux protégées et les préjudices causés, réparés. Mais nous devons aller encore plus loin.

L’hiver dernier, le Bureau international des droits des enfants s’est joint à 15 autres organismes de la société civile pour appeler la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse à accorder une plus grande attention à la formation des personnes travaillant directement avec des enfants. Et, surtout, à accorder une place beaucoup plus significative à la participation de l’enfant dans la société québécoise.

Si le premier point fait partie des 58 recommandations formulées par la commission, le second en est absent. Il est pourtant fondamental. Les enfants peuvent et doivent participer activement à la lutte contre l’exploitation sexuelle, et ne pas être vus seulement comme des victimes passives.

Le lancement cette semaine de recommandations préliminaires par la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse, et le rapport de la Commission spéciale sur l’exploitation sexuelle des mineurs permet de faire ce constat : face à des angles différents, les conclusions sont les mêmes.

Le Québec doit se mettre à la hauteur de ses enfants et leur accorder une place plus grande pour que les choses puissent réellement changer.

 

> En savoir plus sur notre action auprès de la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse