Honduras : La société civile s’engage dans la lutte contre la traite des personnes

En janvier dernier, des membres de l’équipe IBCR de Montréal se sont rendus au Honduras pour une semaine, aux côtés de l’équipe de notre bureau satellite. Cette mission a eu lieu dans le cadre du projet contre la traite et l’exploitation de personnes, en particulier des femmes et des filles, financé par Affaires mondiales Canada et mis en œuvre par l’IBCR depuis le printemps 2019, en partenariat avec la Commission Inter-institutionnelle Contre l’Exploitation Sexuelle Commerciale et la Traite des personnes (CICESCT). 

Au cours de cette mission, des formations ont été dispensées aux experts de l’équipe terrain et la méthodologie de gestion de projet du Bureau a été présentée. Les membres du Bureau montréalais ont également pu faire la connaissance du nouveau chef de projet au Honduras, qui a pris ses fonctions au mois de janvier, et chacune des deux équipes a pu partager ses connaissances et expériences afin de renforcer le plan d’action et de développer des formations efficaces. Divers ateliers de développement ont également eu lieu, notamment avec le Secretaria del Trabajo (Ministre du travail) et les populations autochtones.

   

  

De plus, l’équipe a pu rencontrer Tulio Mariano González, directeur général du DINAFROH, direction des peuples indigènes et afro honduriens, ainsi qu’une représentante du peuple autochtone, pour discuter de la poursuite du projet auprès de ces populations.

Il a ainsi été décidé qu’aura lieu, en partenariat avec la CICESCT, une formation sur le phénomène de la traite des personnes visant spécifiquement les populations autochtones et afro honduriennes. Celle-ci permettra de sensibiliser les personnes aux aspects techniques (indicateurs) de la traite afin d’élaborer et d’approfondir des plans de prévention à ce sujet.  

Cette semaine a aussi été l’occasion de se concentrer sur la question du genre et de l’intersectionnalité* dans la lutte contre le phénomène de traite et son intégration au projet. Des exercices sur ce sujet ont été réalisés pour mieux orienter les experts et  comprendre le contexte dans lequel vivent les femmes et les filles dans la société hondurienne.  À terme, un cadre normatif reposant sur une approche intersectionnelle verra définitivement le jour. 

Zoom : Qu’est ce que l’intersectionnalité ? 

Créé par Kimberlé Crenshaw en 1991, le terme désigne la situation de personnes subissant simultanément plusieurs formes de domination ou de discrimination dans une société. L’intersectionnalité permet d’intégrer les différences entre les femmes, permettant d’aller au delà de la notion même de féminisme [dominant]. Ce prisme offre aussi un nouvel espace de visibilité aux femmes qui subissent à la fois le sexisme et le racisme et par extension, le sexisme et le classisme, le sexisme et l’homophobie, le sexisme et la transphobie, mais aussi transphobie, homophobie, classisme et racisme au sein du féminisme. (Définition Les Glorieuses)

Légende photo : L’équipe du Bureau de Montréal aux côtés des membres du Bureau satellite au Honduras