Enfants détenus en temps de Covid-19 : l’IBCR se prononce

Depuis plusieurs mois, l’IBCR, aux côtés de plusieurs partenaires, se mobilise pour accélérer et accompagner la libération de millions d’enfants actuellement en situation de détention, fortement impactée par la crise sanitaire de la COVID-19. Au cours du mois d’octobre, nous avons pris parole sur le sujet lors de deux webinaires, par la voix de notre Directeur général. 

 C’est aux côtés d’organisations de protection de l’enfant, telles que Terres des hommes, Baker McKenzie et l’Association Internationale des les juges et magistrats de la jeunesse et de la famille, que le Bureau a pris la parole sur le sujet des enfants privés de liberté et la nécessité de les libérer, aujourd’hui plus que jamais.  

Ces rencontres ont été l’occasion de revenir sur la création de lignes directrices (voir plus ici), visant à outiller les professionnels travaillant avec des enfants privés de liberté, pour les accompagner et accélérer la libération des enfants détenus, afin de les protéger de la pandémie. Des moyens d’action ont ainsi été présentés pour permettre aux forces de sécurité, au personnel du travail social et de la justice d’éviter au maximum la détention d’enfant et, le cas échéant, améliorer leurs conditions de vie.

Les webinaires ont permis au Bureau de mettre en avant l’utilisation des lignes directrices pour réduire les risques de manière significative pour les enfants privés de libertés, en faisant évoluer les pratiques des professionnelles et professionnels visés. Des changements peu onéreux qui peuvent changer la donne pour les enfants.

L’apport des autres conférenciers a permis de mettre en lumière l’impact de la pandémie sur la situation déjà précaire des enfants privés de liberté. Philip Jaffe, médecin praticien et membre du Comité des droits de l’enfant des Nations unies, a ainsi décrit la situation de ces enfants en temps de Covid-19 comme étant un « chaos à l’état pur ». Moins d’informations, réduction (voire suppression) du temps hors de la cellule, accès aux services médicaux réduit, et visites familiales interdites… des restrictions qui peuvent avoir de graves conséquences pour la santé physique et mentale des enfants.

Ann Skelton, professeure de droit et détentrice d’une Chaire de l’UNESCO, a rappelé l’importance de prendre en compte de l’intérêt supérieur de l’enfant, soulignant que « puisque les enfants en détention sont hors de la vue du grand public, les États ne ressentent pas le besoin de justifier leurs actions ». La mobilisation est donc d’autant plus importante qu’elle force les gouvernements à réévaluer les mesures prises concernant les enfants en situation de détention.

Organisées dans le cadre de l’initiative Justice With Children, ces rencontres ont rassemblé plus de 170 personnes travaillant aux côtés d’enfants privés de libertés.

La participation du Bureau dans le cadre de ces deux webinaires marque en parallèle la publication des lignes directrices en français, espagnol et arabe, et s’inscrit également dans une campagne de sensibilisation active pour faire valoir les droits des enfants privés de liberté et favoriser leur libération.

Plus d’informations sur la situation des enfants privés de liberté en temps de COVID 19