Billet de blogue: ma coopération volontaire au Costa Rica pour faciliter le dialogue, l’apprentissage et la participation

L’auteur, Henry Bautista est actuellement déployé au Maroc, en tant que conseiller en communication, et a effectué une mission au même titre au Costa Rica dans le cadre du projet « Protection des enfants, femmes et autres collectivités vulnérables (PRODEF) », mis en œuvre par le Bureau international des droits des enfants et Avocats sans frontières Canada (ASFC), grâce à l’appui financier du gouvernement du Canada accordé par l’entremise d’Affaires mondiales Canada. Ce mandat d’un an au Costa Rica eut lieu de mai 2018 à mai 2019, au sein de l’organisation Paniamor.


Durant les premiers mois de mon mandat, en tant que conseiller en communication pour le Bureau international des droits de l’enfant auprès de la Fondation Paniamor, j’ai effectué une série de tâches visant à renforcer la communication institutionnelle externe de l’organisation : nous avons réorganisé la stratégie de communication numérique, modifié la manière dont les actions de Paniamor sont racontées grâce au storytelling, donné plus de visibilité aux histoires de réussite et analysé et systématisé leurs meilleures pratiques.

Au fil du temps, mes actions se sont orientées vers la création d’une stratégie de communication destinée aux participants d’un projet spécifique. Nous étions d’accord avec la direction de la Fondation pour donner à la communication une plus grande valeur, au-delà de son caractère opérationnel en tant qu’émettrice de messages. Nous voulions souligner son potentiel de dialogue et de transformation pour parvenir à des processus de formation des citoyens et d’articulation collective en vue d’un changement social global.

C’est ainsi que nous avons commencé une expérience pilote avec le projet Trayectorias Juveniles à Limón. En plus d’inclure systématiquement l’audiovisuel dans les activités, j’avais maintenant le rôle de vulgariser l’utilisation d‘outils de communication tels que la caméra ou le micro et d’expliquer le concept de présence scénique pour veiller à ce que le groupe se sente à l’aise dans son utilisation.

Lors de l’évaluation des activités, nous avons détecté que la communication avait permis de créer des espaces de confiance entre les jeunes participant.e.s du projet Trayectorias Juveniles. C’est ainsi qu’est née l’idée de proposer un atelier sur la communication participative en tant que composante du programme de formation du projet.

Dans cet atelier de 36 heures intitulé Outils de communication : la vidéo sociale participative, 24 jeunes (17 filles et 7 garçons) ont participé à l’activité, placée sous le thème de l’apprentissage par la pratique. L’atelier a été mené avec une méthodologie constructiviste, ce qui a permis aux jeunes d’explorer davantage le monde qui les entoure, de revenir sur leurs propres expériences, et d’atteindre leurs propres objectifs. Les sujets abordés furent notamment : les différences entre la communication conventionnelle et la communication alternative ; la cartographie des médias locaux ; l’introduction à la vidéo sociale communautaire ; l’introduction au langage audiovisuel (l’expressivité des plans et de la composition) ; la préproduction vidéo (idéation et écriture de l’histoire) et sa production.

Malgré le grand potentiel de ce medium, il convient de souligner que la vidéo n’est pas une fin en soi. Cet outil de travail a transformé cet atelier en médiation de processus très divers et adaptés aux besoins du projet et des jeunes : transformation sociale, renforcement de la participation, accompagnement de l’autonomisation, promotion de l’estime de soi et de la créativité, promotion de la liberté d’expression, entre autres.

Grâce à cet atelier, le groupe de jeunes avait un espace pour transmettre ses propres idées de manière spontanée, créative et appropriée à l’ère de la communication numérique. À la suite de ces rencontres, ils ont réalisé une courte vidéo résumant leur participation au projet.

Mon mandat au Costa Rica a pris fin en mai 2019 et même si je n’ai pas pu être présent physiquement à la date mémorable de remise des diplômes suite au programme, les jeunes de Trayectorias Juveniles, ont réussi à partager leur joie et leur gratitude à travers les réseaux sociaux, et à me transmettre le mélange d’émotion et de satisfaction personnelle qu’ils ont ressenti. En tant que coopérant volontaire, je tiens à dire que nos mandats et nos actions n’ont pas de date d’expiration, le travail accompli pendant le mandat perdure ensuite auprès de ceux qui en ont bénéficié. Chaque petit changement, individuel ou collectif qui se produit dans les générations qui nous succèdent entraîne des changements durables dans le temps.

Je suis très heureux de pouvoir, avec l’IBCR, contribuer à la mise en marche de ce changement.

(Récit d’Henry Bautista)