Dans le sud du Malawi, dans les camps d’« initiation sexuelle » pour fillettes

L’innocence d’Awa Kandaya n’est qu’une façade. La virginité de cette jeune femme de 20 ans, sac à dos d’écolière sur les épaules et sourire charmant, lui a été arrachée quand elle avait 9 ans dans un camp d’« initiation sexuelle », dans le sud du Malawi. Selon la tradition locale, un homme, payé par ses parents pour lui apprendre « les choses de la vie », l’a violée. Onze ans plus tard, les parents parlent volontiers du camp. Le viol, lui, reste un tabou.

Véritable outil d’asservissement aux hommes, le camp d’initiation est dirigé par deux femmes. « On part à l’écart du village, dans un bâtiment loin des hommes où nous sommes seules avec les organisatrices du camp », se souvient la jeune Awa. « Une fois que les premiers rituels commencent, on comprend qu’on est là pour apprendre à plaire à un homme, comment lui faire plaisir sexuellement », continue-t-elle. 

Les hyènes, ces hommes payés par les familles pour avoir une relation sexuelle avec leurs fillettes, sont légion en zone rurale. Si les autorités insistent sur la disparition de cette pratique, beaucoup de filles subissent encore une relation sexuelle non protégée avec une hyène au sortir du camp, pour « parachever » le rite.

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Crédit Photo: Le Monde, AMAURY HAUCHARD.