CERMICOL, un établissement pénitentiaire pas comme les autres

privation liberté enfants Burkina Faso

Fabrice Kazadi

Afrique Subsaharienne

Burkina Faso

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C’est par une matinée ensoleillée que je découvre le Centre d’Éducation et de Réinsertion sociale des Mineurs en Conflit avec la Loi (CERMICOL), un centre en milieu ouvert qui n’a rien à voir avec un établissement pénitentiaire même s’il est catégorisé comme tel.

Pas d’architecture imposante et dissuasive mais plutôt des blocs de bâtiments qui font penser à un petit village moderne. Pas de mirador, pas de guérite où il faut montrer patte blanche pour passer, pas de pavillon pour catégoriser les prisonniers, pas de garde pénitentiaire en tenue et arme en bandoulière en vue mais plutôt un centre calme. Difficile ici de faire la différence entre éducateur spécialisé et garde pénitentiaire de prime abord.

Le Directeur du centre me fait faire le tour du centre et je découvre les ateliers de formation où des enfants sont occupés à apprendre la mécanique auto-moto, l’ajustage ou encore la couture.

Après quelques jours d’observation, l’occasion m’a été donnée d’offrir une formation du personnel portant sur  la connaissance de l’enfant, la communication adéquate avec un enfant et la discipline positive. J’ai été agréablement surpris par l’intérêt avec lequel les personnes participantes ont accueilli la formation, ce qui a favorisé leur apprentissage.

Durant la formation, un point a particulièrement attiré mon attention : c’est la perception qu’avaient certains participants des droits de l’enfant. En effet, plusieurs pensaient que les droits de l’enfant étaient « une histoire de blancs », issue de valeurs étrangères et donc incompatibles avec les valeurs burkinabè.

Ce point a suscité une discussion très enrichissante dont l’enjeu résidait dans la difficulté de concilier ce que les uns considéraient comme leurs droits et l’intérêt supérieur de l’enfant - compris comme la considération fondamentale de l’intérêt de l’enfant dans toutes les décisions qui le concernent.

Le recours à des exemples pratiques, l’appui sur la Convention relative aux droits de l’enfant et sur les lois burkinabés, dénominateurs communs entre tous, ont permis de concilier les deux camps pour arriver à la conclusion qu’une discipline efficace et positive éduque et guide l'enfant au lieu de le forcer à obéir.

Le contenu de la formation et la dynamique du groupe ont fait qu’à la fin de la journée, plusieurs personnes mêmes parmi les plus « radicaux » ont témoigné avoir un autre regard sur l’enfant. Certains ont même affirmé que la formation allait changer non seulement leur comportement du point de vue professionnel, mais aussi sur le plan personnel, en particulier sur la perception et le statut de l’enfant, les mesures visant sa protection, et les rapports entre parents et enfants.

      

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