Burkina Faso: évolution majeure pour le projet de protection de l’enfance

Le Bureau international des droits des enfants élargit la cible de son projet « Renforcer les capacités des forces de sécurité, magistrats et travailleurs sociaux en protection de l’enfant (2015-2020) » mis en œuvre au Burkina Faso, en y incluant les gardes de sécurité pénitentiaire (GSP).

Cette décision s’est imposée d’elle-même. Les membres du personnel de justice qui interviennent dans les quartiers pour mineurs des maisons d’arrêt et de correction ou dans les centres de détention pour mineurs sont en effet des interlocuteurs privilégiés des enfants incarcérés. Et ce, au même titre que les moniteurs, les agents de santé, les travailleurs sociaux ou les intervenants pénitentiaires. 

Un atelier d’échanges entre l’équipe de projet et la Direction générale de la garde de sécurité pénitentiaire s’était tenu en janvier dernier afin d’identifier les attentes relatives à cette nouvelle collaboration. Le travail technique pour préparer et valider l’intégration concrète des GSP au projet du Bureau a depuis été poursuivi entre l’équipe de projet et le ministère de la Justice, des Droits humains et de la Promotion civique (MJDHPC).

Concrètement, d’ici la fin du projet, il est prévu de réaliser un état des lieux spécifique sur le rôle et les responsabilités des gardes de sécurité pénitentiaire au Burkina Faso et un séjour d’échanges dans un pays de l’Afrique francophone. L’élaboration, l’intégration et l’application obligatoire d’un deuxième mode opératoire du secteur Justice clarifiant les interactions entre GSP et magistrats est également au programme. Finalement, une trousse de formation initiale sur les droits de l’enfant et sur la pratique adaptée à l’enfant va être élaborée, afin de compléter le cours sur les droits de l’enfant existant à l’école de formation de la GSP.

Cette intégration permettra d’accroître l’impact de nos actions dans le cadre du projet. Le nombre d’enfants, filles et garçons, incarcérés au Burkina Faso est assez faible (350 en moyenne), mais l’intégration de la GSP va permettre de garantir à la population carcérale des mineurs un environnement sécuritaire, judiciaire et social plus respectueux des principes de la protection et de la participation de l’enfant.