Atelier de formation «Égalité Femme-Homme, principe de base des droits humains. De quoi parle-t-on? Pourquoi est-ce si important?» organisé par Bayti et l’IBCR

L’auteure, Meryem Zhiri est actuellement déployée au Maroc en tant que Conseillère en gestion et levée de fonds, dans le cadre du projet «Protection des enfants, femmes et autres collectivités vulnérables (PRODEF)», mis en œuvre par le Bureau international des droits des enfants et Avocats sans frontières Canada (ASFC), grâce à l’appui financier du gouvernement du Canada accordé par l’entremise d’Affaires mondiales Canada. Son mandat consiste à appuyer l’association Bayti à Casablanca.

Le 7 décembre 2017 a eu lieu à Casablanca une journée consacrée à un atelier de formation sur le thème : « Egalité Femme-Homme, principe de base des droits humains. De quoi parle-t-on ? Pourquoi est-ce si important ? »

Cet atelier était destiné aux différents collaborateurs de l’association Bayti : La direction, les responsables et employés de différents pôles ainsi que les animatrices et animateurs de l’éducation non formelle, les éducatrices et les éducateurs.

La thématique est des plus importante et des plus sensible surtout que cette formation a coïncidé avec les 16 journées mondiales de lutte contre la violence à l’égard des femmes (du 25 novembre au 10 décembre).

L’égalité des hommes et des femmes est inscrite dans toutes les conventions internationales, ratifiées par les parlements nationaux dont le Maroc. Or, l’inégalité entre les femmes et les hommes est la discrimination la plus répandue dans le monde et marque les relations sociales, politiques, économiques de tous les pays. Au Maroc, dans les faits, au quotidien, dans toutes les sphères de la société, des inégalités entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes sont flagrantes. Ces inégalités sont exacerbées dans les couches les plus pauvres et les plus vulnérables de la population.

Le défi de cet atelier était non seulement de poser la question de ce que l’on parle lorsqu’on aborde l’EFH, mais également de le placer dans le contexte socio culturel du Maroc.

La journée a commencée par un tour de table sur les attentes des participantes et des participants qui, pour la plupart ont exprimé le besoin de découvrir ou approfondir les concepts de genre. Travaillant avec les enfants, ils ont souligné que c’est de leur responsabilité en tant que femme et en tant qu’homme de transmettre des valeurs d’égalité pour les enfants dont ils ont la charge. Mais comment prendre conscience et réajuster les stéréotypes que chacun d’entre nous porte et véhicule ? Par ailleurs, une participante a exprimé le souhait de prendre conscience qu’en tant qu’intervenante sur le terrain, et que « nous éduquons les prochaines génération », il s’agit de savoir à quel niveau il faut intervenir, soit au niveau cognitif – ce qui parait le plus accessible- ou plus profondément au niveau des mentalités, ce qui nécessite un travail individuel et collectif qui peut mener vers le changement. Que ce soit les femmes ou les hommes, chacune et chacun ont exprimé le fait de mieux comprendre le genre.

Après avoir parcouru les différents concepts de sexe, de genre, d’équité, d’égalité et de violence à l’égard des femmes, des exercices ont été proposés. Ils ont permis d’introduire sous forme active la notion des rôles hommes-femmes, de réfléchir sur les rôles hommes-femmes et sur les stéréotypes. Ainsi, la diversité culturelle a été mise en exergue et nous avons pu palper l’importance de la langue. En s’exprimant en langue française, la portée sur des concepts aussi importants que l’EFH sont différents lorsqu’on s’exprime en langue arabe. Ainsi, l’intervention de Mme Taltit en tant que co-animatrice a était déterminante pour la poursuite de l’atelier. En effet, en s’exprimant dans leur langue maternelle, les participantes et les participants ont pu travailler les stéréotypes, tout en s’interrogeant sur les facteurs sociaux, ataviques, historiques, traditionnels qui les font perdurer. En s’exprimant en langue arabe et en passant des messages dans cette même langue, l’intervention de la co-animatrice a permis de réguler le groupe et de le ramener lorsque c’était nécessaire au thème de la journée.

Le groupe se connaissait, mais il a pu mettre en place des synergies et des interactions qui étaient empruntes de respects, d’enrichissements mutuels et parfois de découvertes de collègues par rapport aux stéréotypes sur le genre qu’il véhicule.

Enfin, un exercice pour comprendre le genre et dont le but est de sensibiliser les participantes et les participants aux facteurs d’influence institutionnelles et/ou systémiques sur les stéréotypes concernant le genre a été réalisé avec beaucoup d’intérêt. Lorsque la restitution en plénière a été faite, beaucoup de questionnements sont apparus quant aux différentes notions abordées lors de cet atelier et des souhaits vers des changements positifs ont été exprimés.

Au moment de l’évaluation et des mots de la fin, les participantes et les participants ont reconnu que cette jouréee répondait à un besoin réel que Bayti a identifié et que l’IBCR a pu y répondre en organisant cet atelier. C’est une première. En fait, le souhait exprimé également est de poursuivre ces formations autour de l’EFH en approfondissant les différents concepts pour s’approprier des outils qui leur permettront d’intervenir dans leur milieu de travail. Globalement, cette journee a été accueillie par le participantes et les participants avec enthousiasme, dynamisme et les interactions ont été très constructives.

En résumé, le choix de la thématique a soulevé la difficulté d’aller vers les changements de mentalité qui nécessite un travail individuel authentique pour travailler de la façon la plus efficace auprès des enfants. D’ailleurs l’une des propositions est d’incorporer cette thématique dans l’éducation civique, matière enseignée dans les écoles marocaines.

En ma qualité de coopérante volontaire déployée auprès de Bayti, l’expérience de cette journée était des plus probante et s’inscrivait dans l’un des éléments les plus important de mon mandat : porter la question transversale de l’EFH dans tous les domaines d’intervention. Ceci, à mon sens, est une des conditions essentielles pour travailler autour de l’intérêt supérieur de l’enfant.