Le Canada octroie 3,1 M$ pour lutter contre l’usage d’enfants-soldats au Soudan du Sud

Le général à la retraite Roméo Dallaire poursuit son travail pour mettre fin à l’utilisation d’enfants dans les conflits armés, et son organisation pourra déployer de nouveaux efforts au Soudan du Sud.

Le gouvernement du Canada a profité de la Journée internationale contre l’utilisation des enfants-soldats, lundi, pour annoncer l’octroi de 3,1 millions de dollars à l’Initiative des enfants-soldats de Roméo Dallaire, ainsi qu’à l’Université Dalhousie, à Halifax, où est basé ce partenariat international.

Le premier signe avant-coureur d’un génocide

Combattre l’utilisation des enfants-soldats, au Soudan du Sud ou ailleurs dans le monde, est indissociable d’un processus qui mènera à une paix durable, croit Roméo Dallaire.

Recruter des enfants-soldats pour faire des guerres civiles est le premier signe avant-coureur que cette guerre-là peut dégénérer en atrocités de masse et en génocide. – Roméo Dallaire, ancien lieutenant-général et sénateur à la retraite

« En utilisant des enfants qui viennent à connaître seulement ces atrocités, ces abus, il devient très difficile pour eux de se réadapter à une société normale. » Ceci, explique l’ancien sénateur, jette les assises de conflits qui peuvent se perpétuer à travers plusieurs générations.

Un travail sur le terrain dans les pays en guerre

Depuis le début de la guerre civile au Soudan du Sud, en 2013, 19 000 enfants ont été recrutés pour des combats dans ce pays. Ces jeunes n’ont souvent même pas 13 ans.

« Les enfants-soldats ont toujours été un gros joueur au Sud-Soudan », déplore M. Dallaire. La population du pays est jeune, et les enfants y sont enrôlés de force.

Toutes les factions impliquées dans le conflit utilisent des enfants-soldats, ajoute-t-il.

Des formations sur le terrain

Au moins 700 soldats et 80 formateurs recevront une formation au Soudan du Sud. Le projet doit en outre permettre d’élaborer des mesures de protection de l’enfance qui tiennent compte des besoins distincts des filles et des garçons.

« Tout est axé sur le terrain », dit M. Dallaire. « On va dans les pays qui sont encore en conflit. »

« Nous entraînons non seulement les forces nationales dans le pays, mais aussi les forces internationales » qui y sont déployées, explique-t-il.

Les formations visent entre autres à enseigner aux forces locales à « faire face à des enfants soldats, comment les neutraliser, sans nécessairement les tuer ».

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Crédit photo: Radio-Canada/Peter Dawson